Empl. pronom. "S'affliger de qqc." : Ma dame (...) Sanz cause bien vous affolez. Ne scé de quoy vous adolez (Mir. Amis, c.1365, 65).

Empl. pronom. "S'affliger, se perdre dans la douleur" : Ne scé de quoy vous adolez : Voz deux filz mie ne s'afolent ; Ains s'entrebaisent et acolent (Mir. Amis, c.1365, 65).

"Attaque par surprise, guet-apens" : Sire, en Gombaut a grant malice, Car nulles foiz assault ne fait Ne pongneis fors par aguait (Mir. Amis, c.1365, 11).

[Moralement] "Se réconforter" : Chier compains (...) Vueilliez m'acoler et baisier, Et puis vous en alez aisier ; Car (...) Pour vous iray faire le gage. (Mir. Amis, c.1365, 34).

Bien : Belle seur, bien va nostre affaire. (Mir. nonne, 1345, 349). Dieu doint que la chose aille Si bien qu'alé ne soit pas hors ! (Mir. Amis, c.1365, 31).

Ainsi/si : Dame, je n'en puis mais ; or aille Ainsi conme il pourra aler. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 133). ...et puis si aille Entre deux conme aler pourra. (Mir. Amis, c.1365, 26).

[Avec ell. de l'adv.] : Mais com pourra, chiers amis, aille (Mir. Amis, c.1365, 33).

Rem. Il faut prob. interpréter ce mot comme une forme contractée de amaiance (amaance, ameance), forme issue de esmaiance ; ce que fait GD, où notre passage est cité (I, 247b). T-L présente une entrée amance "Liebe", où est cité ce seul ex. ; ds FEW, par contre, on trouve amaiance, s.v. *exmagare (XV-2, 93b) et amance, s.v. amare (XXIV, 387b). Quelle que soit l'acception retenue, le lecteur reste perplexe : comment un père peut-il tuer ses fils sans effroi ou en abandonnant tout amour pour eux ?

Amener qqn à ce que : Vostre bonté souveraine, (...) Vraix Diex, moult est excellente, Puis qu'(...)a ce desir l'amaine [la personne humaine] Que de vous servir se paine. (Mir. Amis, c.1365, 62).

"Affligeant" : Nouvelle vous apport amére. Vostre fille a perdu son pris, Car toute prouvée l'ay pris Avaic Amilles en son lit (Mir. Amis, c.1365, 26).

[L'obj. désigne une pers.] "Élever en dignité" : Pour eulz arez telles soudées (...) Qu'en honneur serez amontez Pour touz jours mais. (Mir. Amis, c.1365, 13).

Amours : Pour ç'a toy m'en complains et claime, Amours, car com plus la desir, (...) plus ay peine sanz sejour, Et n'est qui me puist esjouir Fors seulement d'elle jouir (Mir. Theod., 1357, 70). LA FILLE. Amours, mon corps trop fort tenez : D'Amille ne le puis oster. (Mir. Amis, c.1365, 24).

Au fig. Mettre qqn en l'angle/mettre qqn mat en l'angle. "L'acculer, le pousser à bout" : Avant, seigneurs, avant ; je tiens Que cesser li ferez sa jangle. Mettez le me tost math en l'angle (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 283). ...je le pense en tel tiltre Mettre au jour d'uy et en tel angle Que li abateray sa jangle (Mir. Amis, c.1365, 36).

[Un lieu] Approcher de qqc. : Dame, dame, nous aprouchons De Paris la bonne cité (Mir. Amis, c.1365, 50).

[En tant qu'il entre dans la fabrication de la monnaie] : Se tu me veulz trois cens besans D'argent baillier, quitte en seras (Mir. pape, 1346, 358). Saches quant vendre le voulras, Deux mars d'argent bien en aras (Mir. Amis, c.1365, 5).

Aux armes ! (Cri) : LE MESSAGIER. Crier vueil. Aux armes, barons ! Ne demourez, grant ne petit, Que n'issiez tost sanz contredit (Mir. Amis, c.1365, 10).

Gent d'armes : AMIS. Nous venons a vous, treschier sire, Savoir se vous avez mestier De nous qui sommes sodoier : Gens d'armes sonmes. (Mir. Amis, c.1365, 9).

Sergent d'armes : SERGENT D'ARMES. (Mir. Amis, c.1365, 9).

"Savoir" : Sire, pour l'amour Dieu le vray, Vostre nom requier assavoir (Mir. Amis, c.1365, 7).

Assembler à qqn. "En venir aux mains" : Faux parjure, ains qu'a toy assemble, Je te conseil qu'a moy te rendes Et que grace et pardon demandes (Mir. Amis, c.1365, 38).

"Atteindre, rejoindre" : Sire, il s'en va devers Paris : (...) Se vous hastez, vous l'ataindrez (Mir. Amis, c.1365, 5).

Empl. trans. indir. "S'approcher de qqn" : ...Dieu me confonde Se je jus onques avecque elle, Ne s'oncque vostre fille belle De son corps a moy atoucha, Ne le mien au sien aproucha En celle entente. (Mir. Amis, c.1365, 38).

Au fig. "Progresser" : ...puis qu'envers Te voy cheu, mon fait s'avance. Monter te vueil dessus la pance Pour toy occire. (Mir. Amis, c.1365, 39).

"Volonté, discrétion" : Conforter ne donner chastoy Ne t'en [pechié] puis pas a mon bandon (Mir. parr., 1356, 43). Or li ay je volu donner Moi meismes tout a son bandon (Mir. Amis, c.1365, 24).

[En parlant d'une pers.] : Tenez : ne veistes des mois Plus bel enfant. (Mir. Theod., 1357, 106). Il est courageux a planté, Et s'est bel homme. (Mir. Amis, c.1365, 20). ...il semble que se soit un roy, Tant est bel et de bel maintien (Mir. fille roy, c.1379, 54).

Bon et bel : ...cest annel Te doing qui est et bon et bel (Mir. Amis, c.1365, 5).

En partic. [En parlant d'attitudes, de comportements (envers qqn)] : ...gardez que nulz De ceste foy ne vous retraie Pour biau parler qu'il vous retraie, Ne pour menace. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 332). Faites li biau semblant, sanz faille : Tenue y estes. (Mir. Amis, c.1365, 57). Certes je n'en voulroie avoir Nulle pour ceste [dame], tant l'ay chier (...) Pour son sage et biau maintenir. (Mir. ste Bauth., c.1376, 93).

P. méton. : ...a la bonne ville De Paris aler vous convient (Mir. Amis, c.1365, 45). ...dame, nous aprouchons De Paris la bonne cité (Mir. Amis, c.1365, 50).

P. méton. : ...a la bonne ville De Paris aler vous convient (Mir. Amis, c.1365, 45). ...dame, nous aprouchons De Paris la bonne cité (Mir. Amis, c.1365, 50).

"Correctement" : ...pour ç'au pape vueil aler Moy confesser, car autrement Ne puis estre absolz bonnement. (Mir. mère pape, c.1355, 403). Amis, Amis, saches de vray, Pour ce qu'as fait un serement Qui ne peut tenir bonnement Que ce ne soit contre la loy (C'est d'espouser la fille au roy), Dieu te mande qu'en brief termine Seras mesel. (Mir. Amis, c.1365, 44).

Brasser foleur. "Commettre une folie" : Conte Grimault, grant foleur brace Qui guerre sanz raison esmeut. (Mir. Amis, c.1365, 17).

"En peu de temps, vite" : Bon homme, sanz vous ci tenir Il vous fault jusques ça venir. Or faites brief. (Mir. st Panth., 1364, 346). Sire, il nous fault penser et brief Conment noz noces se feront (Mir. Amis, c.1365, 46).

Avoir cause de + inf. : Contre li cause et juste tiltre, Sire, avez (Mir. Amis, c.1365, 18). ...Ne je ne quier ne n'ay envie De riens qui tant me puisse plaire Con j'ay de trouver de mal faire Aucune cause ou achoison. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 24).

"Laisser qqc., s'en abstenir" : BARLAAM. (...) Mais je ne le te puis moustrer, Car nous sommes près pour entrer Devant le roy. LE MESSAGIER. C'est voir. Or vous en cessez coy. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 253). GRIMAUT. Mon seigneur, hostage m'ottroy Pour Hardré (...) Avecques ceulx que sanz attendre Venir fera. LE ROY. Quant a ore s'en cessera ; Il me souffist, puis que vous ay. (Mir. Amis, c.1365, 28).

"Enceinte où ont lieu les combats singuliers" : Anthenor par le conmandement de Nostre Dame s'en combati a l'oncle et le desconfit en champ. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 123). Nient moins en champ avons esté, Et l'ay occis par verité (Mir. Amis, c.1365, 45).

P. méton. "Combat judiciaire" : Je verray la force des corps, Car le champ a pié se fera. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 164). ...quant mon compaignon laissay Sur ma foy li convenançay Que se le champ finé avoie Que tantost a li m'en iroie (Mir. Amis, c.1365, 41). LA FILLE. (...) Le traistre en champ vueil conquerre : Faites m'en droit. OSTES. Sire, je vous pri cy endroit Que le champ faire me laissiez. (Mir. Oton, c.1370, 377).

Champ de bataille : Biaux amis, ne t'esteut doloir De faire ce champ de bataille, Car tu y es tenuz sanz faille. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 158). Chascun scet qu'Hardré n'est pas preuz : Prenez a li champ de bataille, S'il vous accuse ; et puis si aille Entre deux conme aler pourra. (Mir. Amis, c.1365, 26). Sire, sire, vezci mon gage ; J'en demande champ de bataille Encontre li, vaille que vaille (Mir. Amis, c.1365, 27).

Champ de bataille : Biaux amis, ne t'esteut doloir De faire ce champ de bataille, Car tu y es tenuz sanz faille. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 158). Chascun scet qu'Hardré n'est pas preuz : Prenez a li champ de bataille, S'il vous accuse ; et puis si aille Entre deux conme aler pourra. (Mir. Amis, c.1365, 26). Sire, sire, vezci mon gage ; J'en demande champ de bataille Encontre li, vaille que vaille (Mir. Amis, c.1365, 27).

Empl. pronom. "Se corriger, s'amender de qqc." : Et li dy que mesel sera Pour ce qu'il a sa foy mentie, Et que je vueil qu'il se chastie De tel affaire. (Mir. Amis, c.1365, 44).

Faire chemin. "Ouvrir un chemin (dans la foule)" : GRIMAUT. (...) Griffon, vous qui estes massier, Faites chemin. LE SERGENT D'ARMES. Sus, sus ! ou, par le nom divin, De ceste mace ci arez, Ou au roy mon seigneur ferez Large et grant voie. (Mir. Amis, c.1365, 47). Faites a ma dame chemin, Et reculez ces gens, afin Qu'il n'y ait noyse. (Mir. ste Bauth., c.1376, 114).

Se mettre à chemin : Pour ce me vueil au chemin mettre (Mir. st J. Cris., c.1344, 285). A chemin me fault mettre Jusques a tant qu'a la court viengne. (Mir. Amis, c.1365, 46).

En partic. "Cire destinée à la fabrication des cierges" : Jamais ne mengeray de pain, En verité le vous puis dire, S'aray offert leur [de mes enfans] pois de cire A l'eglise de nostre dame. (Mir. Amis, c.1365, 66).

[En appos. au nom propre] : Or sa, messagier, il te fault Aler a Chartres la cité (Mir. st Guill., c.1347, 11). Dame, dame, nous aprouchons De Paris la bonne cité (Mir. Amis, c.1365, 50).

"Énoncé, paroles" : AMILLE. (...) Pour ce d'estre pour eulz marriz Avons bien cause. LA FILLE. Lasse ! dites vous ceste clause Pour verité ? (Mir. Amis, c.1365, 64).

Empl. intrans. : ...mais quant il seront En champ, jamais n'en ysteront Sanz combatre (Mir. Amis, c.1365, 37). Nous serons maishuy gent assez, Se sommes ensemble amassez, Pour bien combatre. (Mir. fille roy, c.1379, 73).

Empl. pronom. : Je sui prest de l'espée traire Et moy combatre. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 163). ...s'il veult riens dire Contre moy, je sui tout prest, sire, De m'en combatre. (Mir. Amis, c.1365, 37). Donques celui vole sur les pennes des vens, qui sagement se combat et refuse les temptacions de l'ennemi, cesti met son montement en la nue, c'est en la vierge benoite. (Mir. st Ign., 1366, 74).

"Confier qqc. à qqn" : De Dieu te benis et absol Et du pouoir qui m'est conmis. (Mir. parr., 1356, 10). Qui ses besongnes li conmet, Il les fait a bon chief venir. (Mir. Amis, c.1365, 26).

"Celui qui se tient auprès d'une autre personne et lui porte aide" : AMIS. (...) Sa ! soions d'aler y engrant, Compains Amille. AMILLE. Amis, bien me plaist, par saint Gille, Or alons, biaux compains, alons. (Mir. Amis, c.1365, 8). AMILLE. Ytier, amis, j'ay trop grant doubte D'Ami, mon loyal compaignon. (Mir. Amis, c.1365, 43).

"Celui qui se tient auprès d'une autre personne et lui porte aide" : AMIS. (...) Sa ! soions d'aler y engrant, Compains Amille. AMILLE. Amis, bien me plaist, par saint Gille, Or alons, biaux compains, alons. (Mir. Amis, c.1365, 8). AMILLE. Ytier, amis, j'ay trop grant doubte D'Ami, mon loyal compaignon. (Mir. Amis, c.1365, 43).

[Déterminant un subst. en apostrophe] : LA FILLE. (...) Auquel de vous deux puis femme estre ? Ly quelz est ce ? AMILLE. Pour certain, je, dame contesse. (Mir. Amis, c.1365, 64).

[Avec adj.] Sauf conduit. "Protection" : ...se vous me voulez baillier Sauf conduit et raençon prendre, Ne vous feray point faus entendre : De ma terre arez la moitié. (Mir. Amis, c.1365, 13).

Part. passé. Confit de/en qqc. "Plein de qqc." : ...mes chiers filz, Bien est en grant douleur confiz Pour vostre mort mon povre corps (Mir. Amis, c.1365, 65). ...Qu'en esperit ange ressamble, De grace et de gloire confis (Mir. ste Bauth., c.1376, 153).

En partic. "Vaincu" : Traitre, ains que ta vie fine, Rens toy confus, crie merci, Ou tu morras a honte ci (Mir. Amis, c.1365, 39).

[En parlant d'une armée] "Ordre de marche" : ...de ça le bois de Saint Clost Avez sanz nombre d'anemis Qui se sont ja en conroy mis Et vous pensent a assaillir (Mir. Amis, c.1365, 9).

[P. oppos. à âme, chef, coeur, vis] : Cuer et corps, vouloir et pensée Met du tout en vostre baillie (Mir. enf. diable, c.1339, 4). ...je ne sache seens dame Pour quy du tout et corps et ame Je ne meisse en son bandon (Mir. abbeesse, 1340, 69). Amilles est nommez par nom Qui me ressamble, ce dit on, De maintien, de corps et de vis. (Mir. Amis, c.1365, 4). DEUXIESME FIL. Frére, nostre pére vient ci ; Que li dirons ? L'AINSNÉ. Frére, nous li enclinerons Et chiefs et corps. (Mir. ste Bauth., c.1376, 150).

"Coup (porté à un adversaire)" : Tu m'as deffié, deffens toy, Car ce cop aras de par moy (Mir. Amis, c.1365, 38).

Sans coup férir : Mon chier seigneur, s'il peut, la guerre Sans cop ferir eschievera (Mir. Amis, c.1365, 29).

À un coup : ...li abateray sa jangle Toute a un cop. (Mir. Amis, c.1365, 36). ...si faisons tant Que l'un soit l'autre combatant, Et puis qu'il s'en voisent ensemble : Ainsi a un cop, se me semble, Deux en arons. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 250).

[Dans la bouche de tierces personnes] : ANTHENOR. Et que fait ma dame sa femme ? Je vous en pry. L'OSTE. Trop mal, sire, ce poise my (Mir. marq. Gaudine, 1350, 155). ...on dit que le nain fu trouvé Avec ma dame tout prouvé Couchié avec elle en son lit (Mir. marq. Gaudine, 1350, 155). LA FILLE. (...) Ly quelz est ce ? AMILLE. Pour certain, je, dame contesse. (Mir. Amis, c.1365, 64). ...puis qu'avoir ne voulez femme S'elle ne ressemble ma dame (...) Je vous lo (...) Que vostre fille (...) Prenez, voire, par mariage (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 6). BERTHE. (...) Delivrez vous et l'ordenez (...) LA SERVE. En l'eure, dame, sanz faintise. (Mir. Berthe, c.1373, 169). LE MESSAGIER. (...) Blancheflour, ma treschiére dame, Mére ma dame, vostre femme, Vous mande qu'en ceste sepmaine La verrez (Mir. Berthe, c.1373, 201). Sire duc, Diex de mal deffendre Vous vueille et tenir en leesce ; Et vous, ma dame la duchesce, Tiengne en santé ! (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 34).

Au plur. [En parlant à une reine et à sa fille] : AMIS. Dieu merci, or estes vous quittes, Mes dames, de mort recevoir Pour moy (Mir. Amis, c.1365, 40).

"S'opposer à (qqc.)" : AMIS. (...) Je revieng bonne erre, Prest de combatre. LE ROY. Alez ; ne le vueil pas debatre. Ne n'est raison. (Mir. Amis, c.1365, 36).

"Réfuter" : ...je vous presente Amille prest de soy combatre A Hardré et de lui debatre Ce qu'il a dit. (Mir. Amis, c.1365, 36).

"Clément (envers qqn)" : Se li estiez debonnaire Tant que vous li pardonnissiez (...) Ce seroit courtoisie grant. (Mir. Amis, c.1365, 18). Dieu li soit debonnaire Et doulx a l'ame ! (Mir. femme, 1368, 195). Que Diex soit a m'ame Debonnaire et misericors ! (Mir. Clov., c.1381, 201).

"Signe distinctif, différence" : ...on ne pourroit choisir n'eslire Entre hommes (...) Telz deux hommes com cel Amille Et moy sommes quant a samblance, Et (...) on n'i scet descongnoissance Trouver en privé n'en commun (Mir. Amis, c.1365, 4).

[L'obj. désigne une pers.] : Sire, ne vous dediray pas ; Je les vois querre. (Mir. Amis, c.1365, 66). Se me dedites de ce point, Sachiez que je ne donrray point Un festu en vostre creance (Mir. march. juif, c.1377, 213).

Avoir défaut. "Vaincre par défaut" : Chier compains, quant pour vous m'offri, Hardré devant le roy estoit ; Ja deffault avoir demandoit, Et disoit qu'heure estoit passée De venir a vostre journée (Mir. Amis, c.1365, 45).

Avoir/prendre son delit de qqn : La char me bout (...) De ce que ja dedans ce lit N'a pris et eu son delit Et son vouloir de la pucelle Qui y gist (Mir. chan., c.1361, 174). Mais une nuit que me gisoie, Se vint couchier dedans mon lit. La pris je d'elle [la fille au roy] un seul delit (Mir. Amis, c.1365, 33).

"Fournir" : ...Et que tout ce que pour leur vivre Demanderont, c'on leur delivre Sanz nul deffault. (Mir. Amis, c.1365, 14).

P. ext. "Accomplir" : PREMIER DYABLE. Or peut renouveller ses deulx, Sathan, puis qu'il [ce murtrier] nous est livré. Alons men ; ce vault delivré. (Mir. ev. arced., c.1341, 140). Or ça, il me fault delivrer Aussi de toy a mort livrer, Biau filz : en gloire soit ton ame ! C'est delivré. (Mir. Amis, c.1365, 60).

Soi délivrer de + inf. : Or ça, il me fault delivrer Aussi de toy a mort livrer, Biau filz (Mir. Amis, c.1365, 60).

"Traiter qqn (d'une certaine façon)" : Je vueil qu'au Louvre les [prisonniers] me mainnent Et conme gardes les demainent (Mir. Amis, c.1365, 13). ...je vueil (...) que les enfans tu demaines Ainsi com bon te semblera (Mir. ste Bauth., c.1376, 157).

Faire demor qq. part. "Rester, demeurer qq. part" : ...en touzjours mon demour Vueil ci faire en cest hermittage (Mir. emp. Julien, 1351, 215). ...en une ville demour Jamays qu'une nuit ne feray Jusqu'a tant que trouvé l'aray (Mir. Amis, c.1365, 4).

"Ce qui ne convient pas, inconvenance" : GODART. (...) Chier compains, de ceste bonté Le benoist Dieu mercierons A l'eglise (...) AMIS. Ce seroit grant desavenant Se d'umble cuer ne le faisoie. (Mir. Amis, c.1365, 61).

P. ext. "Passage difficile" : Vous m'avez fait errer maint pas Pour vous trouver et mains destrois. (Mir. mère pape, c.1355, 379). Sire, pour verité tenez Du saint sepulcre vieng tout droit ; S'ay puis passé par maint destroit (Mir. Amis, c.1365, 4).

Faire son deu : ...quant ja failli sera jour Ou que soit les enterrerons, Et je cuide que nous ferons Nostre deu. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 369). DIEU. Nous avons fait nostre deu : R'alons nous ent. (Mir. Amis, c.1365, 63).

Mettre différence. "Faire une distinction" : De samblant estes si pareulx Que n'y scé difference mettre. (Mir. Amis, c.1365, 64).

[En formule d'invocation] : LE SERGENT D'ARMES. Sus, sus ! ou, par le nom divin, De ceste mace ci arez (Mir. Amis, c.1365, 47).

[Au plur., empl. à valeur coll.] Estre à deux doie de + inf. "Être tout près de faire qqc." : L'ennemy sui, qui decevoir Toy et tes deux fréres cuidoie, Mais je n'en sui pas a deux doye (Mir. mère pape, c.1355, 388). Je croy n'estes pas a deux doie De l'avoir (Mir. Amis, c.1365, 35).

Rem. Cette forme remonte au pluriel du latin tardif digita, cf. FEW III, 76 b ; T-L III, 1986 ; GD II, 735b, s. v. doie¹